Comment devient-on réparateur de poupées ?
Par hasard et par passion.
Durant une vingtaine d'années, mon épouse et moi avons tenu un commerce de jouet au Havre. Durant cette activité j’ai proposé à mes clients des services de réparations de jouets divers.
Un jour quelqu’un m’a apporté une poupée ancienne.
C’est comme cela que j’ai effectuer « ma première rencontre » avec cet univers.
Les années passant, j’ai eu a réparer différentes marques de poupées avec des montages différents, ce qui a contribué a parfaire mes connaissances dans ce domaine. La restauration de ces poupées est un travail passionnant, remettre en valeur
un jouet de 100 ans d’âge, parfois plus !
Qui vous apporte ces poupées ?
Ce sont la plupart du temps les enfants ou petits-enfants de la personne a qui appartenait le jouet. Poupée bien rangée par l’arrière grand mère, poupée oubliée que l’on retrouve avec étonnement lors d’un déménagement ou d’un rangement .
Pourquoi retrouve-t-on ces poupées ?
Si l’on se sépare d’un jouet banal , on ne se sépare pas de sa poupée d'enfant. Cette poupée, prise pour confidente des premières joies, des premières peines. La poupée fait partie de ces jouets chargés d’affection et d’amour. Ele occupe une grande place dans l’histoire du jouet. C’est certainement le jouet le plus fascinant que les civilisations nous ait légué. La poupée a une histoire,
un passé. Depuis les temps les plus reculés, des hommes,
des femmes fabriquent des poupées pour leurs enfants.
Pourquoi fait-on réparer ces poupées ?
Très souvent pour la valeur sentimentale, car cette poupée représente le souvenir de la personne a qui elle appartenait.
Ensuite viennent les collectionneurs (les plangonophiles) qui apprécient le charme de ces objets, pour la qualité du visage de porcelaine, dont la beauté et la technicité reste inégalée à ce jour.
Quand parle-t-on de réparation et de restauration ?
Réparation lorsque le travail est légé, peu important.
Restauration lorsque cela nécessite la reconstitution des parties du corps, bras, jambes, mains très usées ou manquantes.
Dans l’absolu, qu’elles sont vos étapes de travail ?
Je détermine six étapes principales :
- En premier, j’effectue le nettoyage de l’ensemble de la poupée, tête, corps … Travaille délicat du décollement de la perruque usagée, car certaines sont fixées avec un excès de colle !
- En deuxième, j’ajuste la fixation des yeux pour un bon fonctionnement de leur mobilité.
- En troisième, c’est le travail de reconstitution du corps, des membres, des mains.
Par exemple pour reconstituer une épaule très détériorée, je réalise une dizaine d’interventions. Deux couches d’enduit de composition – deux ponçages – une couche d’enduit fin – un ponçage – une sous couches de peinture – deux couches de peinture de finition – un procédé de vieillissement pour le raccord avec la patine ancienne du jouet.
- En quatrième, Lorsque toutes les parties du corps sont en état, je réalise le montage des élastiques pour maintenir l’ensemble des membres, en respectant toujours le montage particulier de chaque marque.
- En cinquième, je fabrique sur mesure la calotte pour la pose de la perruque, j’ajuste celle-ci, je la coupe si nécessaire.
- En sixième, la touche finale est de remettre en état les vêtements d’époque. S’il arrive qu’ils ne soient pas récupérables, il sera possible de les refaire, de préférence à la main, avec des tissus anciens. Il ya de nombreuses heures à passer s’il on veut un résultat de qualité.
Quel est votre plaisir dans ce travail ?
Ce qui est agréable dans ce travail de restauration c’est le contact avec les personnes qui apportent leur poupée. Je partage avec elles le plaisir de faire revivre un souvenir. Je suis en quelque sorte le confident et le médecin en charge de remettre en valeur ces beaux jouets contenant temps de mémoire et d’affect.
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